La carte du Pays de Remiremont dont les planches ont été reproduites ci-contre fut publiée par les services de l'Armée en 1911 sur la base de relevés de 1905. Cette carte est riche d'enseignements géographiques, historiques et culturels.

On peut remarquer le niveau d'élaboration de la technique de cartographie, très proche des méthodes actuelles, avec l'utilisation de différentes polices d'écritures et formes de textes en fonction du lieu mentionné (commune, hameau, lieu-dit, bois, forêt domaniale, rivière, etc.).
La carte est soigneusement détaillée, preuve de relevés poussés, avec la mention de chaque habitation et industrie, des routes et des chemins plus ou moins importants, de la nature plus ou moins boisée du terrain, des altitudes, des limites de communes, etc.

Il est surprenant de constater que très peu de choses ont changé en 100 ans, les routes et chemins sont les mêmes, la plupart des habitations également. Pratiquement tout ce qui fait le Pays de Remiremont aujourd'hui était déjà en place il y a de cela un siècle. On prend alors conscience que ce qui en fait une des forces : l'inscription dans la durée, un développement lent et patient dans le respect de son environnement. Chaque lieu est marqué d'une empreinte historique, une richesse difficile à apprécier au premier abord.

En un siècle, certains changements ont néanmoins eu lieu, comme l'apparition de nouvelles routes et voies rapides (surtout après les années 1970), le développement urbain des communes des vallées mais également l'abandon de très nombreuses fermes isolées de montagne et l'extension des zones boisées en montagne.
On a donc assisté essentiellement à une recomposition du territoire avec la concentration des activités dans les vallées. Certains toponymes de lieux aujourd'hui ruinés ont aujourd'hui disparu, d'autres sont en voie de disparition. Un fait intéressant est l'évolution des populations communales, certaines ont perdu des habitants (Remiremont, Le Val-d'Ajol, Plombières-les-Bains, Rupt-sur-Moselle, Ferdrupt, Saulxures-sur-Moselotte, Cornimont, etc.) tandis que d'autres en ont gagné (Saint-Nabord, Saint-Etienne, Dommartin, Saint-Amé, Le Syndicat, Vagney, Le Thillot, etc.) ou sont restées stables (Raon-aux-Bois, Vecoux, Sapois, Ramonchamp, etc.).