Les
vertes vallées du Pays de Remiremont, portes du massif vosgien
Vue
dominante sur la vallée à Dommartin et Saint-Amé depuis la Croisette
Le Pays de Remiremont ne serait pas ce qu'il est sans ses vallées de
montagne. Il s'organise autour des larges vallées de la
Moselle, de la Moselotte
et de la Cleurie qui convergent toutes
autour de
Remiremont.
Ces vallées principales sont
complétées par
de nombreuses vallées secondaires, plus étroites et avec une pente plus
forte appartenant déjà aux reliefs des Vosges
Moyennes. Les grandes
vallées du Pays de Remiremont s'inscrivent au coeur des Vosges
Moyennes. Ce sont les portes d'entrée verdoyantes du massif vosgien
depuis la Lorraine.
Elles rassemblent alors les villes et villages,
entourés de pâturages et de cultures (maïs) au milieu d'un relief
accidenté couvert de forêts et de quelques espaces ouverts.
L'altitude des vallées est variable selon que l'on se situe plus ou
moins
en amont dans le massif. La pente est faible et régulière jusqu'en
amont de Remiremont, elle s'accroît sensiblement à partir de Maxonchamp
pour la Haute-Moselle
et de Zainvillers pour la Moselotte.
La pente
s'accélère nettement sur les parties supérieures des vallées, à partir
du Thillot
et de Cornimont. L'altitude est environ
de 380 mètres à
Eloyes, 400 mètres à Remiremont,
410 mètres à Vagney
et Maxonchamp,
430
mètres à Thiéfosse et Rupt-sur-Moselle, 460 mètres à
Saulxures-sur-Moselotte et Ferdrupt, 490 mètres au Thillot,
510 mètres
à Cornimont et Fresse-sur-Moselle, 550 mètres à
Saint-Maurice-sur-Moselle, 600
mètres à Bussang
et 630 mètres à La
Bresse.
Vue
sur les Fèches depuis la Poirie, dans la vallée de la Haute Moselle
Si l'altitude s'accroît sensiblement sur les parties supérieures des
vallées, celle-ci demeure au fond des vallées (environ 400-500
mètres) bien moindre que sur les hauts (environ 700-900
mètres).
Les
vallées, tout comme les hauts, sont soumises au climat
vosgien, humide
et rude. Les
vallées affichent néanmoins des conditions plus clémentes qu'en
altitude, avec des températures plus élevées. L'enneigement y est ainsi
bien moindre, la neige aura disparu de la vallée qu'elle subsistera des
jours voire des semaines sur les pentes de la montagne et surtout sur
les sommets. Toutefois les parties supérieures des vallées possèdent un
climat plus rude que les parties moyenne et inférieure, du fait de
leur positionnement plus central dans le massif vosgien.
Les
larges vallées sont le fruit du travail
de l'érosion des glaciers
puis de l'eau, contribuant à creuser dans le granite ces sillons
immenses. La vallée de la Cleurie est très représentative de la
géomorphologie glaciaire. A Noirgueux la moraine témoigne de l'avancée
maximale du glacier wurmien. Si le rebord de la montagne est
granitique, le fond de la vallée est formé de sédiments cristallins
(remblaiement glaciaires) résultat de millions d'années d'érosion du
granite.
La largeur moyenne du fond des vallées est de moins d'un
kilomètre. Du fait de
la nature même du sol, cette largeur est très variable. Ceci va de
paire avec l'étendue des prés et des cultures au fond des vallées qui
est importante dans les endroits larges, mais faible voire inexistante
ailleurs et même laissant place à la forêt dans les endroits les moins
larges comme sur la Moselotte.
La
Moselotte, à la vallée très large jusque Vagney, possède une vallée
très
étroite entre Zainvillers et les Graviers avec même des gorges au
niveau de Crosery.
La vallée de la Haute-Moselle est généralement plus large que celle de
la Moselotte, notamment car elle se situe davantage en bordure du
massif avec des altitudes moindres. C'est une voie de communication
essentielle entre le Benelux
et
la Suisse
(Benelux-Bâle)
par le Col de Bussang, aisément
franchissable
(731 mètres). La vallée de la Moselotte a le double désavantage d'être
plus étroite, mais surtout de se terminer sur les hauts sommets de la
crête vosgienne centrale (dont le Hohneck
à 1363 mètres) avec des cols
hauts et/ou malaisés à franchir.
La
vallée à Dommartin-lès-Remiremont, à la jonction de la Moselle et de la
Moselotte
La
vallée de la Cleurie est le fruit du travail titanesque des glaciers
qui ont notamment contribué à la formation des lacs de Gérardmer,
Longemer et Retournemer. D'où la grande
largeur et la douceur de la
vallée pour ce petit cours d'eau bien incapable de creuser ce chemin
tout seul.
Les plus grandes largeurs se situent en aval de Vecoux sur la Haute
Moselle et en aval de Zainvillers sur la Moselotte où la plaine dépasse
les 2 kilomètres de large pour culminer au niveau de la jonction à Dommartin-lès-Remiremont qui
constitue une vaste plaine triangulaire de
plus de 4 kilomètres de côté.
Après la jonction des deux rivières, la Moselle
emprunte une vallée
élargie (2 kilomètres) avec des particularités géologiques comme la
Côte de Vouau ou celle au niveau de Noirgueux-Nexixard.
Le
coeur du Pays de Remiremont
Les
vallées
de la Moselle supérieure et de ses affluents constituent la zone la
plus peuplée du département des Vosges après le bassin d'Epinal et
l'une des plus fortes densités du massif vosgien tout entier. Elles
regroupent plus de 65 000 habitants sur une partie réduite du
département. C'est
également pour cette raison que les cantons de Remiremont,
Saulxures-sur-Moselotte et Le Thillot sont parmis les plus peuplés et
constituent une circonscription tout en étant une entité administrative
et économique particulière au sein de l'arrondissement d'Epinal. La
vallée moyenne et supérieure de la Moselotte correspond au canton de
Saulxures-sur-Moselotte, celle de la Haute-Moselle au canton du
Thillot. Les parties basses de la Moselotte, de la Haute-Moselle, les
vallées de la Cleurie et de la Moselle correspondent au canton de
Remiremont.
Les vallées constituent le coeur du Pays de Remiremont, ce sont là où
la majorité de la population et des activités sont établies, le long de
ces axes de communication naturels entre Lorraine, Alsace et
Franche-Comté.
C'est dans les vallées que la très grande majorité des emplois se
trouve et où la vie économique se déroule. C'est dans les vallées que
les industries furent très tôt implantées, à proximité d'une population
nombreuse. Ce sont les vallées qui ont vécu les grands bouleversements
du Pays de Remiremont (Reconversion des activités,
développement des axes de communication, transformation des villes).
Les
vallées de la Haute-Moselle, de la Moselotte et de la Cleurie
à partir du Tholy se tournent naturellement vers l'agglomération
romarimontaine qui se trouve au débouché de toutes ces vallées et qui
concentre une partie importante des fonction administratives et de
services. Cette influence se produit également jusqu'en aval d'Eloyes
où l'on rentre véritablement dans la sphère d'attraction
spinalienne.
Les vallées supérieures ont toujours été historiquement tournées vers
l'aval et non vers l'Alsace ni la Franche-Comté, durant les siècles
d'existence du Duché de Lorraine. Encore de nos
jours il est naturel
pour les habitants des vallées de se rendre à Remiremont pour effectuer
diverses démarches, pour les jeunes de faire leurs études dans les
lycées de Remiremont puis dans les facultés de Nancy, les liaisons
régulières par autocar se font depuis Remiremont.
La sphère
d'attractivité de Remiremont s'étend donc bien au-delà des simples
limites cantonales à l'est, et comprend également tout le canton de
Plombières-les-Bains. On retrouve ainsi la survivance de l'ancien
arrondissement de Remiremont.
Vue
vers Saint-Amé depuis Peccavillers à travers la plaine de la Moselotte
L'organisation du territoire
Les villes et villages sont établis au fond des vallées, le long des
rivières, les
uns à la suite des autres avec un territoire s'étendant en règle
générale
sur les deux versants constitués de reliefs boisés. Les rivières ne
constituent pas en règle
générale de limite entre les communes du fait de l'étroitesse des
vallées qui oblige celles-ci à se trouver au fond de la vallée. Du
coup le découpage se fait en portions amont et aval de rivières. La
vallée de la Cleurie constitue une exception remarquable, la rivière
servant de limite communale du Tholy jusque la Moselotte. Ceci est dû à
l'implantation de villages à flanc de montagne (Cleurie, Julienrupt, la
Forge, le Tholy) de part et d'autre de la rivière. La basse Moselotte
et en
aval la Moselle constituent également des limites, du fait notamment
que la vallée est alors assez large.
Certaines communes sont bien plus vastes que
d'autres; ainsi Rupt-sur-Moselle occupe toute la vallée de la
Haute-Moselle de Hielle en aval à Saulx en amont alors que le Thillot
occupe une longueur de vallée très réduite. La commune de
Saint-Etienne-lès-Remiremont occupe la vallée de la
Haute-Moselle et de la Moselotte jusque Eloyes ainsi que la majorité du
massif
du Fossard alors que celle de Saint-Amé occupe une superficie réduite
entre Moselotte, Cleurie et premiers reliefs du Fossard.
Ces découpages ont des origines historiques parfois complexes remontant
au Moyen Âge et à l'organisation féodale des bans (Moulin, Longchamp,
Ramonchamp, Vagney) regroupant de nombreuses communes actuelles
apparues à la suite de
découpages successifs.
La
vallée de la Haute-Moselle regroupe toute une suite de gros villages
voire de villes comme Rupt-sur-Moselle et surtout le Thillot. La vallée
de la Moselotte compte, malgré son étroitesse et son isolement relatif,
de grosses villes telle que la Bresse , Cornimont et
Saulxures-sur-Moselotte. Les vallées sont peuplées jusque très en
amont, seules les parties montagneuses près des sources demeurent le
domaine de la forêt (au-delà de la Bresse et de Bussang).
Un
espace contraint par la montagne
La
vallée structure l'espace du Pays de Remiremont en contraignant les
activités humaines à se regrouper et les flux à emprunter ces espaces. La
topographie relativement fermée où les vallées sont encadrées de part
et d'autre part le reliefs accidenté et boisé contraint les
déplacements qui se font difficilement d'une vallée à une autre
transversalement.
Les
communications entre vallées sont difficiles du fait du relief des
Vosges Moyennes environnant, vastes espaces forestiers. Pour
aller de Rupt-sur-Moselle à
Thiéfosse (situés à peu près symétriquement de part et
d'autre de la montagne), il est nécessaire de faire un détour
conséquent soit par Saint-Amé, soit par le Ménil. Le problème est
accru en hiver lorsque les petites routes et cols de montagnes
deviennent
inaccessibles.
La
vallée de la Haute Moselle à Lépange entre les montagnes
Les communications sont malaisées entre Haute-Moselle et Moselotte,
entre Moselle et Cleurie, entre Moselotte
et Cleurie. Les cols sont peu nombreux et difficiles d'accès. Il y a
trois cols routiers entre Haute-Moselle et Moselotte (Morbieux [791
mètres], du Ménil ou des Fenesses
[621 mètres, le seul aisément praticable], du Page [957 mètres, entre
Bussang et le Col d'Oderen], un col entre Moselle et Cleurie (Singe
[729 mètres]), un col entre Moselotte et Cleurie (Housseramont [860
mètres])
Toutes les autres routes de montagne se terminent en chemins forestiers
menant à des cols hauts perchés inaccessibles sans moyens adéquats.
Des
efforts importants ont été fait pour améliorer le réseau routier et
ainsi désenclaver les vallées, en aval par la voie express N57, par le
doublement de la N66 et le contournement de Rupt-sur-Moselle, par les
contournements de Saint-Amé, de Vagney et de Saulxures-sur-Moselotte.
Toutefois malgré ces efforts, le caractère montagneux des vallées
vosgiennes demeurera toujours un défi aux déplacements. Les montagnes
font partie intégrante de leur identité et contribuent à les rendre
uniques.
Les
rivières, véritables fils conducteurs des vallées
Les
rivières sont le fil conducteur des vallées, c'est grâce à elles
que la force hydraulique et la ressource abondante en eau a pu
permettre le développement originel de l'industrie.
Très peuplée en truites, la Moselotte a inspiré un progrès décisif de
la pisciculture, l'invention de la reproduction artificielle par Joseph
Remy et Antoine Géhin au 19ème siècle.
Le bassin de la Moselotte est aussi le plus dense du monde en petits
barrages hydroélectriques, pour les moulins, scieries, filatures et
tissages qui jalonnent la rivière et ses affluents. Ces industries se
sont implantées très en amont dans les vallées, l'industrialisation du
massif du côté vogien s'est faitte jusqu'au coeur. La
Moselle et la Moselotte
sont ainsi des rivières très marquées par l'activité de l'Homme.
Vue
vers la Moselotte à Peccaviller
La Moselotte est une rivière plus longue (47 km
contre près de 35 km) et plus
puissante que la
Haute-Moselle , grâce à un bassin plus
vaste et à l'apport d'affluents conséquents (Cleurie, Bouchot,
Ruisseaux de Ventron et de Xoulces, Chajoux). La Moselotte prend sa
source au coeur du massif et son assin touche la crête principale des
Vosges du Hohneck au nord au Col d'oderen au sud. Au confluent de la
Moselle, la Moselotte est nettement plus abondante que cette dernière
(13,7 m³ contre 9,3 m³). La Haute-Moselle bénéficie cependant, en dépit
de l'étroitesse de son bassin tout en longeur (222 km² contre 356
km²), d'une tête de pont hydrographique allant du Ballon de
Servance et au Ballon d'Alsace au Grand Drumont située dans la zone la
plus humide de France (plus de 2m d'eau par an au Ballon d'Alsace).
La Haute-Moselle peut également présenter des crues très importantes et
alors surpasser la Moselotte. Au final les deux rivières restent
globalement comparables. Dans le passé, la Moselotte était simplement
appelée
"Branche de la Moselle".
Les rivières sont parmi les plus abondantes du tiers nord de la France,
du fait de la très forte pluviosité et du relief montagneux. La
Haute-Moselle, la Moselotte et leurs affluents possèdent un régime de
fluctuations saisonnières de débit assez marquées (régime
pluvio-nival) marqué avec un plus haut lors des pluies abondantes
d'hiver et surtout lors de la fonte des neige au printemps où les sols
sont gorgées d'eau. La nature imperméable du sol sature vite la couche
alluviale des vallées. De véritables inondations peuvent survenir dans
les zones planes comme à Vecoux, à Dommartin, au Syndicat, à Saint-Amé
ou à
Saint-Etienne.
La fête des Champs golots est une tradition du département des Vosges
et plus spécialement des vallées de la Moselle et de la Moselotte, à
Remiremont et à Épinal notamment. Elle célèbre la fin de l'hiver.
En patois local, l'expression «lé chan golo» signifie que les champs
"coulent", c'est-à-dire qu'ils sont libérés de la couche de neige et
que les rigoles sont gorgées du trop-plein d'eau.
Les cours d'eau connaissent leurs plus bas l'été voire lors des
l'automnes
secs sans toutefois être asséchés. Ce sont alors plus que de minces
filets d'eau lors des épisodes exceptionnels de canicule. Ils ne
s'assèchent pas du fait de la nature et de l'humidité du sol. Le sol
est imperméable mais conserve et rend l'eau qui s'est infiltré dans le
granite.
La Moselle, la Moselotte et la Cleurie sont aujourd'hui des rivières
avec une bonne qualité des eaux, notamment grâce
au retraitement des eaux de plus en plus étendu et à la disparition
progressive
des industries polluantes.
La
vallée de la Haute Moselle à Rupt-sur-Moselle et les reliefs des Vosges
Moyennes
La
montagne pour cadre de vie
Les
Vosges Moyennes sont un espace de vie préservé, où la nature est
omniprésente et préservée des pollutions et de l'exploitation
excessive. La montagne vosgienne a su garder son caractère si
particulier et authentique avec son côté rustique.
Les
nombreux sentiers pédestres permettent d'effectuer des balades en
famille ou de véritables randonnées.
Les
routes de montagne sont un excellent terrain pour les cyclistes sur
route tandis que les chemins font le bonheur des vététistes.
De
nombreux ruisseaux agrémentent une forêt où sont présents une faune et
une flore intéressantes.
Une
histoire industrielle riche et originale
L'histoire industrielle des vallées vosgiennes est longue et riche.
L'eau et le bois, très présents, sont à l'origine d'activités
industrielles fort anciennes tels le papier, le travail du métal, et
surtout le textile.
La
seconde moitié du 19ème siècle voit l'arrivée providentielle pour
les vallées vosgiennes de l'industrie textile car l'agriculture n'est
plus capable à elle seule de nourrir toute la population.
C'est à cette
époque que le chemin de fer arrive depuis Epinal et Remiremont.
La
ligne de la Moselle a été ouverte
en plusieurs tronçons :
- Épinal - Remiremont le 10 novembre 1864,
- Remiremont - Saint-Maurice-sur-Moselle le
7 novembre 1879,
- Saint-Maurice-sur-Moselle - Bussang le
18 novembre 1891.
La ligne de la Moselotte, mise en
service en 1879, reliait Remiremont
à Cornimont et avait vocation à atteindre La Bresse (qu'elle
n'atteignit jamais).
La
Rue de la Gare au Thillot en 1906
Progressivement,
les paysans quittent leurs conditions de vie
misérables pour travailler dans les usines textiles et peupler les
cités ouvrières modernes.
Désormais l'attraction de l'industrie textile et la perte de vitesse de
l'agriculture de montagne condamne irrémédiablement les exploitations
les plus difficiles. Dès que les anciens ne peuvent plus cultiver leurs
fermes, les héritiers n'hésitent pas pour reboiser ces terrains ingrats
ce qui conduit à un regroupement progressif de la population vers le
bas de la vallée. Ce phénomène qui progresse tout le long du 20ème
siècle, n'est pas totalement terminé.
Un
changement déterminant s'est produit lors de l'annexion de l'Alsace par
l'Allemagne en 1871. De nombreux entrepreneurs alsaciens, qui avaient
leurs industries dans les vallées voisines, décident alors de
s'installer de l'autre côté de la nouvelle frontière dans la vallée de
la Moselle, alors peu touchée par l'industrialisation
Le
village de Rupt-sur-Moselle, entre le Bélué et le Fort de Rupt, à la
fin des années 60
Le déclin de l'agriculture se poursuivra pendant le 20e siècle
et l'abandon des fermes au profit de l'industrie permettra le renouveau
de la forêt, qui a presque reconquis les massifs environnants à la fin
du 20e siècle (excepté le fond de vallée). Les activités agricoles sont
aujourd'hui marginales, même si elles jouent un rôle important dans
l'aménagement du paysage.
L'essor industriel de la vallée se traduira dans la première moitié du
20e siècle par l'arrivée de main d'oeuvre en provenance
d'Europe du Sud (Italie, Portugal), puis après la Seconde Guerre
mondiale de Turquie et d'Afrique du Nord.
L'accroissement de la population s'est poursuivi jusqu'en 1975, auquel
a succédé une stagnation voire localement une baisse du nombre
d'habitants.
En effet, à partir des années 1970, les crises industrielles que
connaîtront la
France et surtout la Lorraine entraîneront la fermeture de nombreuses
usines textiles. Quelques une subsisteront en s'orientant vers de
nouvelles productions (sous-traitance automobile, composants
plastiques).
Le
village de Rupt-sur-Moselle, entre le Bélué et le Fort de Rupt, à la
fin des années 6
Le
Musée du Granite à Peccavillers
Une
grande qualité de vie et un tourisme en développement
Les
vallées bénéficient d'un environnement privilégié. L'urbanisation et
l'industrialisation sont plus ou moins continus et par endroits
conséquents comme aux environs du Thillot de Cornimont.
Pourtant, les espaces verts couvrent une grande partie du fond des
vallées avec
une nature omniprésente et des reliefs environnants couverts de vastes
forêts et de prés.
Le développement d'un tourisme vert et familial s'est fait en même
temps que l'affirmation d'une conscience écologique qui s'est
traduite par des mesures concrètes en termes de protection des eaux
(stations de traitement des eaux), de l'air (fin progressive des
industries polluantes et amélioration des véhicules) et des sols
(traitement et contrôle des zones et friches industrielles et contrôle
strict des carrières). L'air dans les vallées est resté pur
Il y eu le développement une volonté des habitants de se réapproprier
leurs vallées.
Ceci s'est traduit notamment par la construction de la Voie Verte
allant de Remiremont vers Bussang et Cornimont sur
l'emplacement des anciennes voies ferrés de la Moselle et de la
Moselotte. Cette piste
cyclable de 55 km de long permet de découvrir les vallées de manière
douce sous un angle différent.
Profitant d'un environnement naturel remarquable, le tourisme est
devenu une activité économique majeure qui se pratique aussi bien l'été
que l'hiver, un tourisme vert l'été et un tourisme blanc l'hiver...