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Le massif vosgien ...


Paysage de transition entre Vôge et Vosges, à Hautmantarde, à l'ouest de Remiremont







Le massif vosgien n'est pas uniforme, il est multiple et compartimenté, entre Hautes-Vosges, Vosges Moyennes et Vôge...

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Le massif vosgien

Le massif vosgien n'est pas uniforme, il est multiple et compartimenté entre différents secteurs géographiques originaux dont les Hautes-Vosges ne sont que la partie la plus emblématique.

Les Hautes-Vosges

Les Hautes-Vosges sont la partie la plus connue et la plus emblématique du massif vosgien avec leurs crêtes, leurs ballons couverts de chaumes, avec de grandes dénivellations et de profondes vallées. Cette partie du massif cours au nord le long de la crête du Champ du Feu et au sud à partir des environs de Sainte-Marie-aux-Mines (Brézouard) jusqu'à la Planche des Belles Filles et au Grand Ballon. Cette zone porte notamment la limite entre Lorraine et Alsace, autrefois frontière entre la France et l'Empire Allemand, c'est la fameuse "Ligne Bleue des Vosges".

Les Hautes-Vosges ont un climat rude du fait de leur altitude, mais également de leur latitude (Le climat des Vosges). C'est un paysage de profondes vallées marquées par une érosion fluvio-glaciaire intense (Les Vosges glaciaires) qui a contribué à donner à la fois ces vallées larges dominées par des reliefs marqués et terminées en cul-de-sac. Ainsi les cols vosgiens se situent en altitude, surtout dans la partie centrale du massif.

Les sommets sont hauts, dépassant aisément les 1000 mètres, atteignant 1200 mètres au minimum pour les plus hauts sommets pour culminer au Grand Ballon à 1424 mètres d'altitude. A ces altitudes, les étendues de résineux entourant les vallées laissent place à la chaume d'altitude comme au Gazon du Faing ou au Ballon de Servance par exemple. En effet, à ces altitudes et dans ces conditions, seule la prairie d'altitude et quelques buissons de feuillus parviennent à se développer.

Les sommets couverts de chaume sont aisément reconnaissables à leur forme arrondie et nue dépassant d'une vaste étendue de résineux, ce sont les fameux ballons vosgiens. Les plus connus sont le Grand Ballon, le Hohneck, le Petit Ballon, le Ballon d'Alsace, le Ballon de Servance, le Drumont pour ne citer qu'eux.

La face sud du Grand Ballon depuis la vallée de la Thur

La face sud du Grand Ballon depuis la vallée de la Thur (Source : Wikipedia)

Les Hautes-Vosges reposent sur la crête principale et sur la Haute Crête en Alsace avec des altitudes comprises entre 900 mètres environ à plus de 1300 mètres, voire 1400 mètres pour le Grand Ballon. D'ouest en est, les Hautes-Vosges débutent sur une ligne Gérardmer - Cornimont - Le Thillot pour à l'ouest. Cette zone a un climat de montagne rude avec des conditions climatiques difficile rendant l'établissement des population compliqué, surtout en hiver. Les Haute-Vosges sont un espace naturel exceptionnel et protégé par des réserves naturelles et biologiques ainsi que des forêts domaniales (tourbières, chaumes, forêts préservées).


La Haute Crête, toît des Hautes-Vosges

La Haute Crête vosgienne se différencie de la crête principale vosgienne qui sépare les versants lorrain et alsacien, et porte par la même occasion la limite régionale entre Lorraine et Alsace, Les deux crêtes se superposent seulement du sud du Col du Calvaire au Rainkopf. Cette crête est sinon totalement alsacienne (d’où les toponymes germaniques dans la partie sud), partagée entre les deux régions.

La Haute Crête vosgienne est un ensemble en forme de J inversé d’une altitude remarquablement stable entre 1200 et 1300 mètres en règle générale, elle porte la majorité des plus hauts sommets du massif vosgien. Les cols qui traversent cette crête sont peu nombreux, peu prononcés (en comparaison du Col de Bussang qui franchit la crète principale), et situés en altitude (le principal étant le Col de la Schlucht).

Elle débute à la Tête des Faux (1220 mètres) - on peut adjoindre la crête portant le Brézouard (1229 mètres), qui se situe dans le prolongement, mais coupée par la vallée de la Béhine - passe par le col du Calvaire (1144 mètres), le Gazon du Faing (1306 mètres), le Col de la Schlucht (1139 mètres), le Hohneck/Kastelberg, Rainkopf (1305 mètres), Rothenbachkopf (1316 mètres), Batteriekopf (1311 mètres), le Schweisel (1271 mètres), le Col d’Hahnenbrunnen (1180 mètres), le Breitfirst (1280 mètres), le Trehkopf (1266 mètres), le Hundskopf (1237 mètres), le Storkenkopf (1366) et enfin le Grand Ballon (1424 mètres).

L’atitude redescend ensuite, et l’on ne trouve plus que des sommets secondaires.

A partir du Breitfirst part une seconde branche de la crête, portant les sommets du Klintzkopf, du Lauchenkopf (et du Schnepfenriedkopf [1258 mètres] via le col du Platzerwaesel [1182 mètres] du Langenfeldkopf (1290 mètres), du Hilsenfirst (1270 mètres) et enfin du Petit Ballon (1267 mètres).

On peut remarquer que les élévations maximales se trouvent quasiment toutes sur cette Haute Crête vosgienne.

La forme toute particulière de la crête montre bien la position excentrée du massif en terme d’alttudes, résultante de l’effondrement du fossé Rhénan en plein cœur de l’ancien ensemble Vosges-Forêt Noire.



Les Vosges Moyennes

La Vosges Moyennes sont établies de part et d'autre des Hautes-Vosges. Elles sont surtout présentes en Lorraine et très peu en Alsace du fait de la dissymétrie du massif vosgien. En lorraine, les Vosges Moyennes représentent une vaste superficie à l'est d'un axe Remiremont - Bruyères - Raon l'Etape où elles sont au contact de la Vôge au sud, de la plaine lorraine au centre et du plateau lorrain au nord. En Alsace, les Vosges Moyennes sont établies au nord dans le massif du Donon, dans les environs de Saales et de Villé, et dans une bande étroite comprise entre Hautes-Vosges et Plaine d'Alsace. On passe vite des Hautes-Vosges à la plaine, la transition avec des montagnes de moyenne altitude est très courte et s'assimile souvent aux collines sous-vosgiennes couvertes de vignes entre ces Vosges Moyennes et la plaine d'Alsace. Il n'y a que 30 km entre le Hohneck et Colmar. En Lorraine, la transition avec les paysages de l'ouest est graduelle, sans brusque changement d'altitude, dans le vaste prolongement du bassin parisien, la montée se terminant sur les crêtes.

Les Vosges Moyennes sont soit gréseuses (surtout au nord) soit granitiques. Cet espace est humainement le plus important car c'est là que les populations se sont surtout fixées, dans les vallées, où le climat est encore relativement clément, c'est pour cela qu'on ne trouve que peu de ruines et de vieilles fermes (excepté les marcaireries d'été) dans les Hautes-Vosges alors qu'elles sont très présentes dans les Vosges Moyennes.

Les Vosges Moyennes, ce sont des reliefs de montagne doux se situant entre 400 mètres et 800-900 mètres d'altitude, boisées mais ouvertes sur des prés et des pâturages. Ce sont les montagnes typiques du Pays de Remiremont, du Pays de la Vologne, du Pays de Saint-Dié. Les sommets de ces montagnes ne possèdent pas de chaumes du fait de leur altitude trop modeste et sont donc couverts soit de forêt (Fossard, Corroy, Sapenois, Bambois, Longegoutte, Géhant, Haut-du-Roc, etc.) soit de prés (Chèvre-Roche, Moyenmont).

La population y est dense, surtout dans les vallées, avec une dispersion dans les campagnes et dans les hauteurs. Le climat y est continental humide à tendance de montagne, c'est à dire avec une rigueur modérée en comparaison des Hautes-Vosges.

Paysage des Vosges Moyennes, hameau de Reherrey à Vecoux

Le hameau de Reherrey à Vecoux dans les Vosges Moyennes

Les Vosges Saônoises appartiennent à ces Vosges Moyennes de part leur relief caractéristique encore pas très accentué, et leur présence humaine accentuée. L'exemple en est les vallées du Breuchin et de ses affluents. Toutefois, les massifs du Ballon de Servance et des Planches des Belles Filles, aux reliefs accentués et aux vastes forêts quasiment vierges appartiennent à l'extrémité sud des Hautes-Vosges.

La Vôge

La Vôge constitue la bordure sud-ouest du massif des Vosges, même si on ne la considère souvent pas comme partie du massif. Pourtant elle en est partie intégrante, car se situant dans le prolongement de celui-ci, qui suit une orientation nord-est sud-ouest dans sa bordure ouest, si bien que sa base est plus large au sud qu'au nord. La Vôge est donc l'extension gréseuse du massif vosgien au sud-ouest, mais pour seulement une partie. Cette limite du massif vosgien à l'ouest est matérialisée par le relief de cuesta des forêts de Mortagne, de Bruyères et d'Epinal. Ce relief se poursuit au sud de la Moselle, mais la cuesta au sud d'Epinal laisse place plus au sud encore à un plateau au niveau de Xertigny, le plateau de l'est de la Vôge.

On peut délimiter la Vôge au nord et à l'ouest par les reliefs de cuesta marquant l'entrée du plateau lorrain et matérialisé par la ligne de partage des eaux sur les Monts Faucilles, au sud par la fin des reliefs gréseaux et l'entrée dans la plaine saônoise formée surtout d'alluvions, et à l'est par l'entrée dans la partie cristalline des Vosges au niveau de Remiremont.

La Vôge a donc cette particularité de ne pas appartenir entièrement au massif vosgien, seule la partie orientale appartient véritablement au massif car l'ouest, même s'il reste le prolongement du sol gréseux des Vosges, n'a rien a voir avec la montagne en terme de reliefs et d'altitude. Cette partie orientale de la Vôge se situe à l'ouest de Xertigny et à l'est de Bains-les-Bains, là où l'altitude passe de moins de 300 mètres dans la vallée du Côney à plus de 500 mètres dans une zone où le cœur se situe à l'intérieur du quadrilatère formé par les villes de Bains-les-Bains, à l'ouest, du Val-d'Ajol au sud, de Remiremont à l'ouest et de Xertigny au nord.

La Vôge est en brun et le massif vosgien en noir, les deux zone se coupent dans la Vôge de l'est, portant le plateau situé directement dans le prolongement du massif.


La Vôge et les Vosges

Le relief vosgien et les limites approximatives de la Vôge

Un coup d'oeil sur la carte en relief montre très bien cette réalité géographique où la Vôge orientale est la continuation du massif à l'ouest de la Moselle, dans une zone de plateau avec des altitudes régulières comprises entre 500 et 600 mètres. Cette zone, c'est typiquement la commune de Bellefontaine par exemple, là où naissent la Niche, le Cône, le Bagnerot, la Sémouse voire même l'Augronne.

La Vôge ne se résume donc pas au massif vosgien mais comprend également les vallées du Côney et de la Saône ainsi qu'une partie de la plaine saônoise. Car ce petit Pays partagé entre la Lorraine et la Franche-Comté est une entité complexe qui ne se résume pas à sa géologie ni à sa géographie, c'est un ensemble géographico-culturel bien spécifique dont l'unité transcende les entités géographiques alentours.

On peut remarquer une petite zone touchant la vallée de la Moselle en amont d'Epinal. Il s'agit d'une zone de contact s'apparentant à la Vôge au niveau des paysages et du sol gréseaux, ne faisant ni partie de la plaine lorraine ni de la montagne vosgienne.

Les montagnes vosgiennes vues de la Vôge à 585 mètres d'altitude

Les montagnes vosgiennes vues de la Vôge à 585 mètres d'altitude

Le changement est surprenant lorsqu'on passe du plateau de la Vôge, de ses calmes reliefs et des douces vallées de la Sémouse, de l'Augronne et de la Combeauté aux montagnes entourant la vallée de la Moselle aux alentours de Remiremont. Au-delà du dénivelé plus important (et s'accroissant en allant vers l'est), des ces montagnes boisées, c'est la caractéristique du relief, beaucoup plus découpé. Il y a une vraie dichotomie entre la vallée, plate, et les reliefs environnants; dans la Vôge vallées et plateaux s'alternent paisiblement. Ceci est dû à la nature gréseuse du terrain à l'ouest de Remiremont, l'érosion du grès est intense, mais assez uniforme, surtout marquée dans les vallées (exemple les vallées de la Sémouse et de l'Augronne). 
Le granite est au contraire une roche très dure, résistante à l'érosion mais cassante. L'érosion est beaucoup plus chaotique, la roche cédant peu à peu par déstructuration des blocs par l'action de l'eau, du vent, du gel...La Moselle et la Moselotte ont au niveau de Remiremont des vallées composées d'alluvions plus ou moins grossières composées principalement de granite arraché à la montagne.

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Il est possible de diviser le massif vosgien en sous-régions, en s'appuyant sur des critères à la fois géographiques (en termes d'altitude et de paysages) et administratifs (en différenciant les régions entre elles). On obtient alors le découpage habituel suivant :

¤Les Vosges du nord, au-delà du Donon
¤Les vallées "vosgiennes"
¤Les Hautes-Vosges
¤Les vallées alsaciennes
¤Les collines sous-vosgiennes ou Piémont Alsacien
¤Les Vosges Saônoises
¤Le pays sous-vosgien autour de Giromagny


Le massif vosgien repose dans sa partie la plus haute, c'est à dire celle située dans la partie sud surtout en territoire alsacien, sur de grandes lignes de crêtes séparant de profondes vallées.

Les crêtes principales des Vosges

Cette caractéristique est surtout le fruit du travail de l'érosion fluvio-glacière le long d'axes appelés à devenir les futures vallées vosgiennes. Toutefois les longues crêtes vosgiennes sont particulièrement saillantes en Alsace et assez peu dans les Vosges où de telles lignes sont très rares. Ceci vient du fait que le massif porte ses plus hauts sommets en Alsace, ceci jusqu'au pied du fossé d'effondrement rhénan occupé par la Plaine d'Alsace. Le même phénomène se retrouve dans la partie sud de la Forêt Noire sur le versant rhénan. On a ainsi la conjugaison de dénivelées très importants accentués par le phénomène géologique rhénan. Les lignes de crête séparent de façon nette les vallées du sud par une succession de hauts sommets assez peu individualisées entre eux. En effet, les cols sont peu marqués, surtout sur la Haute Crête.

Cette Haute Crête vosgienne est la colonne vertébrale du système de crêtes du sud, elle est complétée par des crêtes secondaires moins élevées (entre Alsace et Vosges au sud du Rainkopf, entre Thur et Doller, entre Alsace et Belfortain, etc.) formant une architecture complexe.

Les grandes crêtes vosgiennes du sud sont les suivantes :

¤Haute crête : elle relie la Tête des Faux (1220 mètres) au nord au Grand Ballon (1424 mètres) au sud en portant les plus hauts sommets (dont Gazon du Faing, Hohneck (et Petit Hohneck (1288 mètres), Kastelberg, Rainkopf, Schweisselwassen, Rothenbachkopf, Jungfraukopf, Hundskopf, Storkenkopf) à une altitude constante preque toujours supérieure à 1200 mètres. Cette crête a des cols très peu marqués (seule la Schlucht se démarque un peu) . Elle marque la limite entre les deux régions sur une petite partie entre Gazon du Faing et Hohneck, elle borde ensuite la Thur au nord.
La Haute Crête a deux sous-branches partant du Breitfirst (1282 mètres) : l'une au nord vers le Schnepfenriedkopf (1258 mètres), l'autre au nord-est vers le Petit Ballon (1267 mètres). D'autres petites sous-branches se détachent au niveau du Schweisel et du Treh.
La haute vallée de la Fecht est ainsi cernée par la haute crête entre le Petit Hohneck et le Peti Balon, forment un arc de cercle parfait percé par le Schnepfenried, restes d'un immense cirque glaciaire  qui a contribué à creuser la vallée de la Fecht à fond plat d'aujourd'hui.
La Haute Crête est la seule crête du massif vosgien à présenter par sa hauteur constante une succession de chaumes quasi-continue du Grand Ballon au Gazon du Faing, entrecoupée de rares forêts d'altitude. Sa largeur importante et la douceur de ses sommets ont permis la construction de la Route des Crêtes en tant que route stratégique durant la Première Guerre Mondiale (fermée en hiver durant de longs mois du fait de l'altitude) et en font un axe privilégie de randonnée sur le toît des Vosges au-dessus des forêts et au-delà des vallées.

¤La crête entre Alsace et Vosges : c'est la crête principale du massif vosgien dans le sens où elle sépare celui-ci en deux bassin versants vers la Moselle à l'ouest et vers le Rhin à l'est. C'est également une séparation administrative, culturelle et historique entre Lorraine et Alsace. Elle traverse le massif sur toute sa longueur du nord au sud avec des altitudes très inégales au contraire de la haute crête. Assez basse dans sa partie nord (637 mètres au Col du Hantz, 556 mètres au Col de Saales, 772 au Col de Sainte-Marie), elle s'élève dans sa partie centrale (949 mètres au Col du Bonhome, 977 mètres au Col du Louschbach) pour culminer lors de la juxtaposition avec la haute crête. Dans sa partie sud elle alterne les hauts (Grand Ventron, Drumont, Haute Bers [1252 mètres], Ballon d'Alsace) et les bas (959 mètres au Col de Bramont, 884 mètres au Col d'Oderen, 731 mètres  au Col de Bussang). Au final, la crête principale n'est pas une crête haute et continue, mais une succession de sommets, de petites crêtes hautes et de cols, faisant parfois davantage penser à une ligne de partage des eaux dans certains endroits (comme par exemple au niveau du Louschbach).
Cette crête est un grand axe de randonnées nord-sud, irrigant abondamment les deux versants en sentiers balisés.

¤La crête entre Thur et Doller : il s'agit d'une crête secondaire située entre les vallées de la Thur au nord et de la Doler au sud. Elle se détache de la crête principale au niveau de la Tête des Perches en suivant une orientation sud-est parallèle à la Haute Crête de l'autre côté de la vallée de la Thur qui se trouve ainsi cernée au nord et au sud. La crête présente des altitudes comprises entre 1000 et 1200 mètres, de façon assez régulière. Les sommets (Rimbachkopf [1195 mètres], Mittelrainkopf [1101 mètres], Johanneskopf [1001 mètres], Stiftkopf [1055 mètres], Belackerkopf [1042 mètres], Bannbergkopf [1081 mètres], Vogelstein [1181 mètres], Rossberg [1191 mètres] et Thanner Hubel [1183 mètres]) s'alignent le long d'une fine crête entrecoupée par de petits cols (Col des Perches [1071 mètres], Col de Rimbach [940 mètres], Col du Belacker [981 mètres]). Le Rossberg et sa chaume dominent l'ensemble, même si le paysage tend à se reboiser rapidement.

De nombreuses fermes s'étaient établies sur les sommets, surtout autour du Rossberg. Il subsiste encore aujourd'hui des fermes-auberges grâce à l'activité des randonneurs : fermes du Riesenwald, du Ruchberg, du Belacker, du Gsang, du Rossberg et du Thanner Hubel. Le développement des chemins balisés a ainsi permis la survivance des ces traces du pastoralisme d'autrefois.

Entre le Belackerkopf à l'ouest et le Rossberg à l'est se trouve un flanc sud abrupt présentant quelques rochers; le relief est accidenté avec une pente découpée  par les multiples gouttes descendant des sommets et rejoignant la vallée de la Doller au niveau de Wegscheid.Cette zone abrite la Réserve naturelle de la Forêt des Volcans et des Vogelsteine. Il y a 300 millions d'années un volcan y culminait. De ce passé mouvementé il reste des traces minérales et un relief très accidenté qui a permis l'installation d'une flore et d'une faune remarquables. Les Vogelstein, Fuchselden et autres rochers et orgues volcaniques sont les traces de ce passé mouvementé. Un sentier balisé permet d'en faire le tour.

Le relief accidenté des Vogelsteine près du Rossberg

Un sentier de grande randonnée suit la crête entre forêts et chaumes d'altitude.
A noter que la crête empêche tout passage entre la haute Doller et la Thur. La vallée de la Doller ne présente que quatres issues routières centrées sur Masevaux : basse vallée, route de Rougemont, Route Joffre, route du Ballon d'Alsace. Le village de Rimbach-près-Masevaux est ainsi établit au fond d'une vallée fermée de toutes parts sauf au sud vers Oberbruck. Un seul chemin carrossable joint le village à la vallée de la Thur par les cols de Rimbach et du Belacker.

¤La crête entre Alsace et belfortain : il s'agit de la crête séparant l'Alsace du Territoire de Belfort. Elle se détache du Ballon d'Alsace à l'ouest pour adopter une orientation sud-est. Elle se termine au Sudel du-dessus de Rougemont-le-Château. L'altitude de cette crête est moyenne, située entre 900 et 1100 mètres.
Malgré sa hauteur moyenne, elle constitue une barrière puissante en direction de l'Alsace, formant une limite naturelle nette. Ainsi il n'y a pas de route entre la route de Rougemont à Masevaux à l'est et la route du Ballon d'Alsace à l'ouest. Les villages et hameaux de St Nicolas, Lamadeleine Val-des-Anges et Riervescemont sont ainsi établis dans des vallées en cul-de-sac routier. 
C'est une limite culturelle fondamentale car c'est la frontière sud des Vosges germaniques qui s'enfoncent profondément jusqu'au Ballon d'Alsace et donnent leur noms aux sommets (Sudel [914 mètres], Baerenkopf [1074 mètres]). Toutefois, ce ne fut pas la limite de l'Alsace avant 1871, Belfort et ses alentours bien que terres romanes étaient alors partie intégrante de la région pendant des siècles.

¤Les crêtes à l'ouest : ce sont les petites crêtes situées dans le département des Vosges, soit reliées à la crête principale, soit indépendantes de celle-ci. 
Une de ces crête domine les vallées de la Haute Moselotte et du Chajoux, du Rondfaing (1061 mètres) au mont St-Jacques (1125 mètres) en passant par le Col de Grosse-Pierre (954 mètres) et la Tête de Grouvelin (1137 mètres). Cette crête a une altitude remarquablement stable établie entre 950 mètres et 1100 mètres environ. Elle forme la limite ouest de la commune de La Bresse en séparant les bassins de la Haute Moselotte et du Bouchot.
Une crête est établie entre les vallées du Chajoux à l'ouest et de la Moselotte à l'est (nommée Vallée de Vologne), sur la commune de La Bresse. Ses altitudes s'étagent de 1100 mètres à 1200 mètres en culminant à 1202 mètres au-dessus de Belles Huttes. C'est le plus haut sommet individualisé entièrement en Lorraine après le Grand Artimont (1228 mètres) qui se situe à l'est vers le Kastelberg (1350 mètres).
Une autre crête part de la crête principale  au-dessus de la Schlucht pour traverser le Collet (1110 mètres) à l'ouest et repartir vers le nord pour passer au Haut Gazon (1201 mètres), border la Combe de la Meurthe à l'ouest et rejoindre le Gris Talet (1095 mètres). Une sous-crête part de Balveurche pour border la droite de Retournemer jusqu'au niveau du Lac de Longemer (Cols de la Brande [1035 mètres], des Harengs Marinés [1089 mètres], de Malakoff [1072 mètres]).
On retrouve la crête de Xefosse dominant les cirques glaciaires de la Haute Meurthe entre 1075 et 1140 mètres et terminée par la Chaume de Sérichamp (1142 mètres) au sud.
Dans la partie sud des Vosges, des crêtes secondaires se détachent de la crête principale vers l'ouest :
--- La crête reliant l'Altenberg (1197 mètres) à la Tête des Corbeaux (1086 mètres) entre vallée de Moselotte et vallée de Rouge Rupt, en passant par le Col de la Vierge (1067 mètres), la Tête du Baudret (112 mètres), le Collet de Rouge Mousse (1086 mètres) et le Collet Mansuy (1057 mètres). Cette crête domine les cirques de l'Etang de Séchemer (862 mètres) et du Lac des Corbeaux (887 mètres). Elle fait la limite entre La Bresse au nord et Cornimont au sud.
--- La crête reliant le Grand Ventron (1204 mètres) au Rocher des Quatre Clochers (993 mètres) entre vallée de Rouge Rupt et vallée de Ventron, en passant par la Tête de la Vache Brûlée (1135 mètres), le Col des Echarges (1058 mètres) , le Col de la Place du Bois (1057 mètres), la Tête du Broche (1103 mètres) et le Haut des Tomteux (1066 mètres).Elle fait la limite entre Cornimont au nord et Ventron au sud.
--- La crête reliant la Ronde Faigne (1065 mètres) au Haut du Rouge Gazon (1108 mètres) entre vallée de Ventron et vallées de Moselle (Haute Moselle et Goutte de la Kinsmuss), en passant par le Haut de Brampas (1070 mètres), le Col du Page (957 mètres), la Tête de Meusfoux (1085 mètres), le Col du Collet (987 mètres), le sommet de Forgoutte (1080 mètres).
On trouve sur cette crête des croix de mission comme la Croix de l'Ermite près du Col du Collet ou à mi-chemin entre le Col du Ménil (621 mètres) et le Haut du Rouge Gazon (Stèle et Tombe). La crête domine l'Ermitage du Frère Joseph et ses pistes de ski (Station de Ventron). Elle fait la limite entre Ventron au nord et Le Ménil et Bussang au sud.
--- La Crête reliant la Tête des Neufs Bois (1228 mètres) et le Haut des Helzieux (1128 mètres) entre vallée de Moselle et vallée des Charbonniers, en passant par la Large Tête (1179 mètres), le Haut de Taye (1161 mètres), la Tête de la Bouloie (1166 mètres). Le Haut de la Rocholle (946 mètres) est le dernier sommet à se situer dans le prolongement de cette belle crête établie au 
 cœur de la Forêt Domaniale de Saint-Maurice et Bussang.
La crête fait d'ailleurs la limite entre Bussang au nord et Saint-Maurice-sur-Moselle au sud. La Tête de la Bouloie sert de piste de ski pour la station de ski la Bouloie, c'est pour cette raison que ce sommet est si reconnaissable à sa pente dénudée verticalement.

¤Les crêtes des Ballons comtois : elles se déploient autour du Ballon d'Alsace, au sud et à l'ouest. Elles font partie du même ensemble que la crête entre Alsace et belfortain, formant l'éperon sud du massif des Vosges se terminant sur les plaines comtoises. Cette zone est celle des Ballons Comtois, l'extrême partie est des Vosges Saônoises, seule petite partie de la Franche-Comté au contact du massif vosgien, culminant aux Ballon du Servance (1216 mètres) et au Ballon d'Alsace (1247 mètres).

La crête sud part du Ballon d'Alsace vers la Planche des Belles-Filles (1148 mètres) à une altitude assez élevée (un sommet à 1119 mètres à mi-chemin). La Planche des Belles-Filles est le dernier grand sommet au sud des Vosges, même si l'on trouve un sommet de 927 mètres dominant Auxelles-Haut. Cette crête a joué un rôle historique important car elle a constitué pendant des siècles la limite entre le Comté de Bourgogne (Franche-Comté) à l'ouest et l'Alsace à l'est; c'est aujourd'hui la limite entre la Haute-Saône et le Territoire de Belfort.

La crête ouest relie le Ballon d'Alsace au Ballon de servance par le Col du Stalon (962 mètres), le Col du Beurey (1103 mètres) et le Col du Luthier (1104 mètres) entre Lorraine et Franche-Comté (la limite ne suit pas la ligne de partage des eaux). La zone est sauvage avec d'immenses coteaux boisés encaissés et la présence d'un seul chemin, le GR7.  Une petite crête part du Ballon de Servance au sud, dominant les tourbières du Petit et Grand Rossely. Le Ballon de Servance est le plus beau Ballon des Vosges, avec une forme parfaitement arrondie comprenant une chaume d'altitude entourée d'une immense forêt préservée établie au creux de vallons glaciaires.

Les vallées de la Savoureuse et du Rahin, d'origine glacière, sont encaissées et bordées par de hauts sommets, elles sont en cela la continuation des vallées alsaciennes du nord-est.

L'intérêt écologique et culturel de ce secteur réduit est grand, avec ses immenses forêts (dont la Forêt Domaniale de Saint-Antoine), ses chaumes d'altitude (Ballon de Servance, Ballon d'Alsace et Planche des Belles Filles), ses tourbières (Rossely, Bravouse) et ruisseaux (Rahin, Ognon, Savoureuse), sa faune (Tétras, Gelinotte, Chouette, Faucon pèlerin, gibier) et sa flore spécifique. C'est la Réserve Naturelle Nationale des Ballons Comtois.

Aux XVIIème et XVIIIème siècles, de nombreux établissements industriels tels que les forges, les verreries ou les scieries, étaient présents dans le massif de Saint-Antoine. Ces sites industriels, comme la verrerie de Miellin (qui fonctionna une centaine d’années depuis 1730) ou celle de la Vieille Hutte, étaient situés dans ou à proximité du périmètre du secteur des Ballons Comtois et leurs activités ont eu un impact important sur l’ensemble de son territoire.

De nombreuses mines anciennes, souvent pré-industrielles étaient établies dans le secteur, comme les Mines Saint-Thomas du Thillot. Elles adoptaient un mode d'extraction rudimentaire (pioche, poudre noire, petites galeries étroites).

De 1999 à janvier 2003, la France et la Suède ont conduit un projet LIFE « Héritage Bioculturel en forêt médio-européenne ». Ce programme dont le concept est né en Suède, visait à retrouver et faire connaître les marques encore présentes des activités humaines passées en forêt. Pour cette recherche, trois sites de chaque pays ont été retenus, dont la FD de Saint-Antoine dans les Vosges Saônoises. L’ONF a ainsi établi une carte non exhaustive des traces d’activités humaines encore visibles : entrées de mines, de ruines de bâtisses, de bornes royales, de muret, de replats d’habitation, de places à charbon, de déchet de verre, etc.


Le réseau natura 2000 dans le Parc des Ballons des Vosges

Description de la Vôge /Image + Carte des 3 zones / Autres sous-composantes du massif

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